Une équipe de scientifiques associant le CNRS, l’Observatoire de la Côte d’Azur et UCA est en mission pour évaluer des sites pressentis pour accueillir les stations d'un nouveau réseau.

L'avenir des télécommunications entre les mains des chercheurs de la Côte d'Azur ? L'Agence Spatiale Européenne (ESA) a missionné une équipe de scientifiques du laboratoire Lagrange (Nice) sur un ambitieux projet de réseau télécom. D'après l'ESA, les réseaux de télécommunications classiques basés sur des ondes radioélectriques sont au bord de la saturation. Pour pallier ce problème, il faut installer des télécommunications optiques (basées sur le transport de la lumière laser) permettant de multiplier par dix les échanges de données. Ce nouveau réseau doit être cependant soumis à des tests pour éviter les nuisances qui peuvent gêner les transmissions. Les chercheurs mobilisés doivent examiner et trouver les sites les moins exposés à ces facteurs climatiques.

Nom de code : ANATOLIA

Un consortium nommé ANATOLIA pour Atmospheric moNitoring to Assess the availabiliTy of Optical LInks through the Atmosphere est créé et composé du CNRS, de l'Observatoire de la Côte d’Azur, Université Côte d’Azur, UMR Lagrange, avec en appui Icare/Aeris, Norway University, Airbus DS, Thales Alenia Space, Latmos, Réuniwatt, Cimel. A la tête de ce collectif XXL, le professeur Aziz Ziad (Université Côte d'Azur) : "les perturbations des télécommunications optiques sont similaires à celles que nous rencontrons en astronomie, explique ce dernier. En effet, les nuages, la pollution ou encore la turbulence atmosphérique perturbent les observations en altérant la qualité de la lumière captée par les télescopes. Au sein de notre laboratoire dédié à l’astronomie et à l’astrophysique, nous avons donc tout naturellement développé des compétences en optique atmosphérique nécessaires à la définition des systèmes d’optique adaptative, procédé qui permet de corriger ces perturbations".

Une station sur le plateau à Caussols

Un équipement appelé CATS (Calern Atmospheric Turbulence Station) a trouvé sa place sur le plateau de Calern à Caussols. Il est devenu la station officielle de la recherche du réseau. "Le but sera d’enregistrer en continu les informations locales sur les nuages, les aérosols et les conditions de turbulence atmosphérique pendant une période de deux ans et de les corréler avec d’autres sources de données disponibles (sites météorologiques, satellites...)." Ces recherches permettront de cerner les liaisons optiques pour les emplacements sélectionnés et de réaliser des essais, mais aussi de valider à long terme "les méthodes de prévisions de la disponibilité des liaisons optiques".

Pour financer ce projet, l'ESA investit 2M€ dont 1,6M€ issus du CNES et 400.000€ de la station spatiale de Norvège.