Outil d'analyse d’informations relatives à la finance, Market Buzz a pour objectif d'aider les investisseurs dans leurs prises de décisions.
«Nous vivons dans un monde où il y a de plus en plus d’informations et de moins en moins de sens», déclarait Jean Baudrillard, philosophe et théoricien du XXe siècle. Trading Central Labs, jeune pousse azuréenne a décidé d’y remédier. Fondé en 2019 par Jerome Favresse, TC Labs a imaginé un outil d’aide à la décision, à destination des investisseurs (professionnels et particuliers) : Market Buzz. Après un peu plus de 15 ans passés dans le monde de la finance (notamment à Paris, Londres et Hong Kong), il se rend compte qu’il est quasiment impossible d’avoir une vision globale du marché. «Rien qu’aux Etats-Unis, environ 100.000 articles sur la finance sont publiés quotidiennement. Cela prendrait pas loin de 2.000 ans pour les lire.» Un surplus d’informations rendant la prise de décision d’autant plus difficile. Il s’est alors donné pour mission de «redonner du sens» à toutes ces informations qui circulent quotidiennement. Market Buzz permet l’analyse quotidienne de 200.000 actifs financiers. «Tout ça quasiment en temps réel.» Cette fintech s’appuie sur l’intelligence artificielle pour analyser en continu tout ce qu’il se passe sur le web (tweets, articles, blogs, posts…) pour en fournir une analyse synthétique : «vous pouvez rapidement savoir combien d’articles sont sortis sur un sujet donné par exemple».
Une analyse «sentimentale» de marché
Analyser et synthétiser des données n’est pas la seule chose dont est capable ce petit bijou de technologie. Market Buzz est spécialisé dans «l’analyse sentimentale de marché». Quésaco ? «L’outil intègre la dimension émotionnelle dans son analyse», développe Jerome Favresse. Autrement dit, Market Buzz va déterminer la dimension «positive» ou «négative» des textes analysés. Pour cela, l’algorithme procède à une analyse sémantique, en s’appuyant sur une base de données évaluant le vocabulaire employé. «Par exemple, le mot «bien» représente 1 point et le mot «très bien» 2 points.» Market Buzz réalise ensuite une moyenne de l’ensemble des mots examinés et va donner une note globale à l’article. «Cela permet de connaître la tendance générale du marché sur un produit donné pour savoir si cela vaut le coup de miser dessus ou non.»
Lutter contre les fausses informations
Cette analyse sémantique permet de mettre en lumière certains phénomènes. «Avec Maket Buzz, nous avons pressenti le Brexit quelques jours à l’avance.» Idem pour l’élection présidentielle : «l’analyse de l’ensemble des données publiées sur le sujet nous a permis de déduire que Donald Trump avait toutes ses chances d’être élu». Tout ceci a été permis grâce à une analyse minutieuse de l’ensemble des contenus numériques : «les sondages médiatiques vont analyser un échantillon d’environ 1.000 personnes alors qu’avec Market Buzz nous analysons l’ensemble des réactions émises sur le net». «Nous ne prédisons pas l’avenir mais nous donnons la météo du marché ou d’un thème donné à un instant T», précise Jerome Favresse. Pour le moment, Market Buzz analyse uniquement les textes publiés en anglais. «Il faut savoir que 70% des articles publiés sur le thème de la finance sont en anglais», explique le fondateur. A terme, une dizaine de langues devraient être disponible. «Pour le moment nous développons le français et le mandarin.» Jerome Favresse souhaite également développer l’analyse de contenus vidéo, plus particulièrement au domaine de la politique. «L’idée serait de créer une sorte de détecteur de mensonge.» Une prouesse possible grâce à l’analyse sémantique du langage, déjà utilisée par Market Buzz. Objectif : lutter contre les fake news et autres discours mensongers. Politiciens, attention, Big Brother will watch you.