L'Opéra de Nice ouvre la saison avec Werther, drame lyrique signé Jules Massenet et largement inspiré du roman de Goethe.
L'Opéra de Nice, resté muet par obligation pendant tant de mois, retrouve enfin sa vie d'antan et propose aux mélomanes une nouvelle et très intéressante production de Werther. Ce drame lyrique en quatre actes de Jules Massenet fut créé avec un énorme succès à Vienne en 1892 avant d'être donné un an plus tard à l'Opéra Comique à Paris, cette grande maison ayant jusqu'à alors, curieusement, refusé de le monter. Très inspiré par Les souffrances du jeune Werther de Goethe, Massenet a décidé d'en confier le livret au trio Edouard Blau, Paul Millet et George Hartmann pour "donner vie à tous les personnages du roman" et d'offrir au couple Werther et Charlotte des duos sublimes.
Thomas Bettinger dans le rôle titre
Pour ce Werther qui "explore et joue avec trois facettes d'un romantisme" (littéraire, politique et pictural), Sandra Pocceschi et Giacomo Strada, qui en signent à la fois la mise en scène, la scénographie et les costumes, ont voulu souligner le fait que l’œuvre "nous parle encore du monde et de l'homme d'aujourd'hui en qui le romantisme continue à résonner". Pour eux, le personnage de Werther, (le ténor Thomas Bettinger), expression même de l'amour impossible en lutte avec des conventions que le personnage de Charlotte (la mezzo-soprano Anaïk Morel) parviendra, mais trop tard, à dépasser, semble "expulsé d'un monde en sursis". Avec une très belle distribution et l'Orchestre philharmonique de Nice dirigé par Jacques Lacombe, ce Werther s'annonce comme un très beau moment lyrique.