Relooking bouclé pour les digues Laubœuf et du Large, côté vieux port de Cannes. Et festival de références à la Dame de Milandes.
Epurée, stylée, sécurisée et sécurisante, séquence inauguration ce 9 juillet pour la nouvelle digue séparant le vieux port des eaux méditerranéennes, qui prendra donc le nom d'une artiste engagée, d'une gloire internationale au patriotisme français exacerbé, d'une grande dame du music-hall, de l'espionnage et de la Résistance option gaullisme convaincu qui, si elle n'est pas encore entrée au Panthéon, a posé son empreinte à Cannes via cette promenade qui tend à lui ressembler, par son éclat, son exception et son usage familial. Et de famille il aura été question, avec la présence, pour l'inauguration officielle, de Luis et Brian Bouillon-Baker, deux des enfants de Joséphine, visiblement émus par la démarche cannoise. "Nous vous remercions au nom de la tribu Arc-en-ciel (les 12 enfants adoptés par le couple Bouillon-Baker, ndlr). Ma mère aurait sans doute été surprise, mais elle aurait été fière et ravie de cet hommage, elle a chanté Paris, mais elle a beaucoup aimé Cannes", a précisé Brian, qui fut scolarisé un temps dans la commune et a porté le maillot rouge et blanc de l'AS Cannes, un fait d'armes applaudi par une certaine Anny Courtade, elle-aussi dans la boucle protocolaire. "Nous inaugurons un ouvrage potecteur, ouvert au public, qui renvoie à l'identité économique et historique de Cannes, une ville née ici, sur ce port, dont elle est redevenue propriétaire il y a cinq ans. (...) Un ouvrage qui nous permet d'envisager la suite sous de très bons augures", souligne David Lisnard, point trop prolixe à l'aube du renouvellement de concession des lieux.
Embellir un patrimoine déjà remarquable
A la maîtrise d'ouvrage, un groupement composé de la Ville de Cannes/agglo de Lérins et de la CCI Nice Côte d'Azur, actuelle concessionnaire du vieux port et candidate à sa reconduction. Au financement, gros effort consulaire (les 2/3 d'un coût global approchant les 30M€). A la maîtrise d'œuvre, de belles signatures, Egis, Spada, Razel-Bec, Negri, Triverio, le paysagiste cannois Jean-Louis Durochat. "Pour une réalisation de grande qualité, malgré les aléas" (dont la découverte d'un obus planqué là depuis la deuxième guerre mondiale), où l'accompagnement de Françoise Bruneteaux, ex-adjointe aux Travaux, aura été largement et unanimement salué. Jean-Pierre Savarino l'aura rappelé, trois phases de 7 mois auront été nécessaires, depuis 2018 et de préférence hors saison, pour terminer l'ouvrage, confortement de la digue, enrochements "acropodes", mur chasse-mer pour protéger le parking Laubœuf, des matériaux nobles pour embellir un patrimoine déjà remarquable, le tout en respectant au mieux un environnement -marin, terrestre et humain- sensible.