Les élus et associations écologistes dénoncent un projet «climaticide», les pros du tourisme un élément primordial de la relance post-Covid.

Et si d’ici 2030, l’aéroport Nice Côte d’Azur accueillait 50% de vols supplémentaires ? C’est l’objectif ambitieux du projet d’extension du terminal 2 de l’aéroport Nice Côte d’Azur, largement décrié par les élus écologistes de l’opposition niçoise ainsi que de nombreuses organisations de protection de l’environnement. Un projet pourtant largement appuyé lors du conseil municipal de Nice du vendredi 29 janvier : «il ne s'agit pas de l'extension de l'aéroport tout entier, il s'agit de l'extension d'un seul bâtiment. Il s'agit de mieux accueillir nos passagers. La crise sanitaire a renforcé le besoin d'agrandir le terminal, car les passagers y sont entassés et ne peuvent pas respecter la distanciation», justifie la municipalité.  

200.000 tonnes de CO2 supplémentaires

Pour le collectif Citoyen 06, «la Métropole Nice Côte d’Azur, présidée par Christian Estrosi, conduit un plan climat depuis 2012 (PCET puis PCAET) qui n’a réussi à induire aucune tendance à la baisse des émissions de gaz à effet de serre du territoire» et ce projet d’extension du terminal 2 va induire une nouvelle hausse de ces émissions délétères pour le climat. Selon les militants, le nombre de passagers chaque année passerait de 14 millions à 21 millions d'ici  2030, soit 7 millions de passagers en plus par an, soit une augmentation de trafic annuelle estimée à 20.000 vols, qui seront à l’origine de 200.000 tonnes de CO2 supplémentaires (demi-croisières incluses). Un chiffrage qui aux dires du camp adverse ne tient pas, avec de gros efforts consentis sur la décarbonation des structures aéroportuaires ou les progrès en cours côté constructeurs, pour des flottes plus propres et plus efficientes en termes de remplissage des vols.