Après deux expositions annulées en 2020, le Forum revient en 2021 pour proposer une certaine vision de l’architecture et des territoires.

Point de rencontre autour de l’architecture et de la ville, le Forum d’Urbanisme et d’Architecture de Nice revient du 19 juin au 16 octobre 2021 au 109, route de Turin. Deux expositions seront ainsi à découvrir, «Iconographie de la table rase» et «Labor(ab)atoire», entre architecture sociale et réappropriation de lieux urbains. Initialement prévues en 2020, ces expositions marquent le retour du forum à son activité publique après plusieurs mois de fermeture nationale des lieux culturels en raison de la crise sanitaire.  

Architecture et société

Nouveau moment dédié à la mise en résonance de l’architecture et de la ville avec l’art vidéo, «Iconographie de la table rase»  met en avant l’œuvre de Guillaume Linard-Osorio, «Os Candangos», dans une mise en espace pensée par l’artiste. Cette séquence de huit minutes  née de l'effacement image par image de la figure de Belmondo dans la fameuse séquence de la poursuite dans Brasília en chantier du film-culte de Philippe de Broca «L'Homme de Rio», offre une errance onirique dans une ville ainsi privée de présence humaine, à la modernité inachevée rongée par le vent et la poussière. L'intention est de parler d'un autre effacement : celui des ouvriers journaliers qui construisirent la nouvelle capitale, cantonnés à vivre dans des baraquements précaires dérobés à la vue pour les dissuader de se fixer dans une ville destinée aux classes moyennes et supérieures, dont une population prolétaire aurait compromis la fiction sociétale planifiée.

Transformer ce qui existe

«Labor(ab)atoire» présente seize projets d’architecture produits à l’issue d’un atelier collaboratif, à l’invitation du Forum, par un groupe d’étudiants de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille. Autour d'un questionnement sur une caractéristique propre à l'architecture niçoise (la juxtaposition dense de programmes distincts dans une même enveloppe) documentée à travers quatre bâtiments emblématiques de Nice, il a été proposé aux étudiants d'inventer, en toute liberté, de nouvelles fonctions pour les anciens abattoirs, tout en repensant leur architecture par la greffe, l'extension et la transformation. Seize manières de penser l’architecture contemporaine et une variété foisonnante de programmes (logements individuels ou communautaires, cinémas en intérieur ou en plein air, salles de spectacle, restaurants et boîtes de nuit, lieux pour le sport, marché, jardins ou promenades suspendus…), donnant lieu à autant de digressions et de transgressions architecturales à travers une succession de maquettes et de dessins.