Les 27 pays membres vont créer une dette commune pour financer les investissements de l’après-crise.

Le sommet, qui devait durer initialement 2 jours, a été prolongé, à cause des dissidences de certains pays. Après des heures de discussions, les 27 se sont finalement accordés sur un mécanisme inédit d’emprunt commun, proposé et négocié par le binôme franco-allemand. Le budget européen sera ainsi quasi-doublé pour les trois années à venir, avec un plan «historique» de 750Mds€. «Nous avons parcouru un chemin important et l’Europe a montré qu’elle sait emprunter des voies nouvelles dans une situation exceptionnelle», s’est réjoui la chancelière allemande Angela Merkel. Ce fonds sera financé par un emprunt réalisé par la Commission européenne au nom du bloc. «Un sommet dont les conclusions sont véritablement historiques», a tenu à souligner Emmanuel Macron. Et pour répondre aux préoccupations de demain, 30% du budget total sera destiné à des dépenses climatiques.

Une relance basée sur la coopération

Malgré la présence de plusieurs pays dissidents à toute idée de subvention, à savoir l’Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède, rejoints par la Finlande, un accord a pu être trouvé. Ce plan de relance comprend une enveloppe de 390Mds€ (contre 500Mds€ initialement) qui sera redistribuée aux Etats membres sous forme de subventions. Cet argent doit permettre pour chaque pays de financer des plans nationaux. Le reste se fera sous forme de prêts, avec un budget de 360Mds€ dédié. 70% des subventions prévues seront allouées en 2021-2022, sur la base de critères de «résilience» : population, taux de chômage sur les cinq dernières années… Les 30% restants seront attribués en 2023, en prenant en compte la perte de PIB sur la période 2020-2021. De son côté, la France devrait toucher 40Mds€ de subventions, a confirmé Bruno Le Maire, ministre des Finances, au micro de France Info. Un pouvoir «limité en taille et en durée» puisqu’un échéancier de remboursement est prévu : «il ne faut pas que cela repose sur les générations futures uniquement», a souligné le chef de l’Etat français.

La Région Sud prône une collaboration Etats-régions

Au niveau local, Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d’Azur et président de Régions de France, a salué cet effort et affirmé son soutien : «les Régions de France sont prêtes à s’engager de toutes leurs forces dans ce plan de relance». Mais, selon lui, la reprise ne pourra être pleinement entamée que si Etat et régions travaillent main dans la main. Le président de la Région Sud préconise donc la mise en place d’une «stratégie nationale de contrats de plan Etat-Région de nouvelle génération» et en a profité pour rappeler l’accord de partenariat proposé par Territoires Unis au Premier ministre Jean Castex.