Soutien au secteur hospitalier et aux entreprises, aides à la digitalisation... Le président de la Région Sud, Renaud Muselier, a annoncé une nouvelle série de mesures pour soutenir l'économie locale.

«On va s’adapter à ces nouvelles circonstances», assurait le président de la Région Sud au lendemain des annonces faites par le président de la République, le 28 octobre dernier. Pour cela, il va falloir, une nouvelle fois, mettre la main au porte-monnaie des collectivités. Ainsi, une nouvelle série de mesures de soutien à l’économie locale a été mise en oeuvre pour aider les entreprises de proximité à maintenir (tant bien que mal) la tête hors de l’eau. Cette première phase d’action doit permettre «d’aborder au mieux ce 2e confinement» et «d’éviter un 3e épisode». Côté gestion sanitaire de la crise, l’ensemble des étudiants et internes en médecine vont être mobilisés pour soutenir les hôpitaux, déjà au bord de la saturation côté ressources humaines, «soit 14.500 étudiants mobilisables». Un effort  qui sera récompensé par la réactivation de la prime Covid pour «l’ensemble du personnel soignant», à savoir 1.000€ pour les aides-soignants et infirmiers et 200€ pour les stagiaires para-médicaux et externes, auxiliaires de vie… Sans oublier la gratuité des transports publics «pour tous les soignants»

65M€ pour les entreprises  

«Dans le cadre de la première vague, nous avons, avec l’Etat, mobilisé et injecté 750M€ en soutien auprès de 400.000 entreprises», rappelle Renaud Muselier. Ainsi, 65M€ vont être injectés «immédiatement» sur l’ensemble des outils déployés lors du premier confinement. Cela passe par le réabondement du fonds Covid Résistance, à hauteur de 17M€. Ce budget prendra la forme de prêts, d’un montant chiffré entre 3.000 et 10.000€, pour les entreprises et associations de moins de 20 salariés, «sans garantie personnelle, à taux zéro et avec un différé d’amortissement de 18 mois». Autre mesure phare : la réactivation du «prêt rebond», opéré par la Région Sud et Bpifrance, à hauteur de 37M€. Il s’agit de prêts opérés par banque d’investissement, allant de 10.000 à 300.000€, pour toutes les entreprises de plus d’un an d’existence «tous secteurs d’activité, sauf secteur agricole». «Lors de la première vague, ce sont 33M€ qui ont été injectés dans plus de 450 entreprises.» Dans le même temps, le fonds régional de garantie est lui aussi réabondé, à hauteur de 5M€. Via ce fonds, la Région se porte garante des prêts souscrits par les chefs d’entreprise, PME et ETI, tous secteurs confondus, pour des montants compris entre 1.000 et 1,7M€ afin de financer leurs investissements «matériels et immatériels». Le fonds dédié à l’économie sociale et solidaire (ESS) est également renfloué de 1,5M€, via l’octroi  de prêts à taux zéro sur 12 à 18 mois et dont le montant peut aller de 10.000 à 100.000€, afin de «permettre aux entreprises à impact social de conforter leur situation financière et de continuer à investir». En ce qui concerne le secteur du tourisme, 4M€ vont être affectés au fonds dédié, se traduisant par l’octroi de prêts compris entre 15.000 et 200.000€. Et pour accompagner au mieux les entreprises dans leur démarches, le guichet unique mis en place lors d cela première vague doit être renforcé «dans les prochains jours» (accessible par téléphone au 0.805.805.145 du lundi au vendredi, de 8h à 18h, ou via le site de la Région Sud). 

La digitalisation en marche 

Le premier confinement l’aura bien démontré, la digitalisation des commerces est une question essentielle pour la survie du commerce de proximité. Ainsi, des aides directes allant de 2.000 à 5.000€ seront accordées aux artisans et commerçants de centre-ville fermés administrativement, pour aider à leur digitalisation : création d’un site de vente en ligne, achat d’équipements numériques, mise en place d’un système QR code… Idem pour les entreprise des secteurs du tourisme et CHR, «dans les mêmes modalités et pour les mêmes montants». Dans les prochains jours, un système de référencent de Click&Collect régional pour identifier les commerces locaux proposant ce service. «Nous devons aider nos commerçants pour Noël et ne pas laisser les géants du digital comme Amazon bénéficier de cette crise», a souligné Renaud Muselier. 

La culture et le sport sous perfusion

«La culture est en danger et on nous allons nous battre pour les artistes.» Pour cela, ce sont 41M€ qui sont mobilisés pour le secteur culturel. Sur cette enveloppe, 700.00€ vont être engagés pour compenser une partie des pertes de recettes des lieux qui restent ouverts et ainsi permettre aux équipes artistiques de continuer à répéter. Auxquels s’ajoutent 300.000€ de nouveaux crédits, «pour un budget total d’1M€», engagés «d’ici fin décembre», en faveur des équipes et structures culturelles les plus fragilisées. Enfin, les subventions pour les évènements annulés pendant le confinement sont maintenues. Une année 2020 qui aura mobilisé «un budget sans précédent» en faveur de la culture, «soit 11M€ de crédits régionaux consacrés aux auteurs, réalisateurs, producteurs, distributeurs, exploitants artistes et techniciens de la filière», avec notamment l’augmentation de  30% des primes budget pour les secteurs du cinéma et de l’audiovisuel. Concernant le secteur du sport, le président de la région Sud a annoncé le maintien de l’ouverture des sites du CREPS de Aix, Antibes et Vallauris et a demandé au gouvernement la mobilisation immédiate des 120M€ du plan de relance, au bénéficie de l’Agence nationale du sport «pour soutenir les clubs amateurs et les emplois dans ces clubs».