Entre économie et écologie, ce dernier conseil métropolitain avant la pause estivale trace la route pour 6 ans de mandat. Mobilité, relance et diversification en sont les mots d’ordre.

Réunion au sommet pour la Métropole Nice Côte d’Azur avec son «nouveau» président, Christian Estrosi, fraîchement réélu à la tête de la Métropole et de la ville de Nice. Tout sauf une surprise. La séance s’ouvre par une série d’auto-complimentation. Bilan, 379M€ investis en 2019 par la Métropole. On se félicite «d’un taux d’exécution de 99,5%» contre «seulement 70 à 80% pour la plupart des autres métropoles».  Sans oublier que «3.500 entreprise ont déjà été aidées» pour surmonter le séisme Covid-19. Il faut désormais préparer un terrain propice à la relance, tout en anticipant les possibles (et certaines) répliques. Pour répondre au mieux aux enjeux du «monde d’après», c’est l’économie et l’environnement qui trustent ce dernier conseil avant la pause estivale. La question des transports est évidemment évoquée avec la création de 5.000 places supplémentaires en parc relais prévue pour les années à venir et la volonté de mettre en place «un plan vélo performant», avec 20M€ injectés. L’opposition contre-attaque : «avant de créer de nouvelles pistes cyclables il faut se concerter avec les comités de quartier, les habitants, et les commerçants», souligne geneviève Pozzo di Borgo (RN), en évoquant le récent fiasco des pistes sur le boulevard Gambetta.  Autre temps fort, l’annonce de la création d’une «Agence métropolitaine de sécurité sanitaire, environnementale et de gestion des risques». Une action salué par les membres du parti Nice écologique.

Diversifier le tissu économique local

Parmi les mesures phares : le dégrèvement de la cotisation foncière des entreprises (CFE), à hauteur de 2/3 (soit 3,3M€). Mais tout le monde ne pourra pas en bénéficier. Cette aide concerne uniquement les PME dont le chiffre annuel HT ne dépasse pas les 150M€, notamment pour «les filières les plus impactées comme le tourisme et l’évènementiel», soit «environ 3.000 entreprises concernées sur le territoire». Alors que Christian Estrosi se réjouit : «en instaurant cette aide nous contribuons aussi à maintenir l’emploi», Jean Moucheboeuf (RN) déplore le fait «qu’un grand nombre de commerçants et artisans niçois ne bénéficient pas [de cette aide]» et demande l’élargissement des critères d’attribution. Philippe Pradal, adjoint au maire chargé des finances, rétorque : «ce n’est pas nous qui avons fixés ces critères, nous nous contentons d’être dans les clous de la loi», argumente-t-il, sans pour autant exclure de «possibles changements», si la loi de finances rectificative le permet. Pour le volet emploi, retour sur le pacte économique pour l’emploi, annoncé par Christian Estrosi le mois dernier, auquel s’ajoute le programme d’accompagnement Bpifrance «Rebond tourisme». Selon les dires du président, «de nombreuses conventions» ont été signées avec Pôle Emploi et la CCI Nice Côte d’Azur pour «booster le commerce maralpin». Dans le même temps, on mise sur «la diversification du tissu économique territorial» pour accélérer la reprise, en s’appuyant sur des domaines dits «d’excellence» : mobilité durable, silver économie (ou économie des seniors), santé et industrie. Enfin, l’économie sociale et solidaire est fortement encouragée, avec une contribution à hauteur de 100.000€ en faveur de l’économie sociale et solidaire (ESS), couplée à 2 manifestations : les «Trophées solidaires» et, au niveau régional, les «Trophées RSE Paca» (qui tombent à point nommé) à la rentrée prochaine.