Bilan. Ce mercredi matin, le procureur de la République de Nice tenait une conférence sur le traitement judicaire des conséquences de la tempête Alex.

Après les appels à la solidarité, place au bilan humain. A ce jour, 7 corps ont été retrouvés et 5 victimes ont pu être identifiées et liées à la catastrophe. Dans le même temps, le parquet de Nice est saisi de 13 disparitions "inquiétantes", contre 9 initialement. Mais le bilan final pourrait s'avérer "bien plus lourd". Pour les 2 autres corps, il n'y a encore "aucune certitude" qu'ils soient liés aux évènements du 2 octobre. "Des chiffres à manier avec la plus grande prudence", précise le procureur de la République niçois, Xavier Bonhomme. Car un gros problème d'identification se pose. Au-delà du caractère "hors norme" de la tempête Alex, "personne n'avait imaginé que 2 cimetières  seraient dévastés (totalement à Saint-Martin Vésubie et partiellement à Saint-Dalmas de Tende)", soit environ 400 sépultures emportées par les flots. 

"Encore 48 heures"

Les brigades de recherche sont désormais lancées dans une véritable course contre la montre et analyses et autopsies "sont en cours". Mais à mesure que les jours passent, la tâche se complique pour les enquêteurs. "A compter d'aujourd'hui, il nous reste au maximum 48 heures et encore, je suis optimiste", déclare, le ton grave, le colonel Nicolas Thiburce, chef de division à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) dont l'équipe travaille à l'identification des victimes. Selon les médecins légistes "après 4 ou 5 jours dans l'eau, il est très difficile voire impossible de déterminer la cause de la mort" et donc de savoir s'il s'agit d'une victime de la tempête ou bien d'un  cadavre provenant d'un des 2 cimetières dévastés par le passage des eaux.

A situation exceptionnelle moyens exceptionnels

Une situation d'autant plus "hors norme" qu'il a fallu déployer des moyens considérables. D'abord pour soutenir psychologiquement les victimes et ayants-droit, mission dont est chargée l'association Montjoye aux côtés de la délégation interministérielle à l'aide aux victimes (DIAV). "Déjà une centaine de personnes ont été reçues", détaille le procureur. Ensuite pour retrouver les personnes portées disparues. Ainsi, 130 à 140 agents sont présents quotidiennement sur place dans les vallées de la Roya et de la Vésubie, auxquels s'ajoutent 400 gendarmes appelés en renfort. Une cellule de 8 enquêteurs chargée de recouper les signalements et d'orienter les recherches est également mobilisée. 

Une dimension internationale 

Cette affaire ne touche pas seulement les Alpes-Maritimes et la France. Un corps a été retrouvé à Monaco (il a depuis été restitué aux autorités françaises) et les autorités italiennes déclarent avoir découvert pas moins de 7 corps. Problème, leur restitution, si elle est nécessaire, ne pourra se faire qu'après identification. D'autant plus que l'Italie, elle aussi, déplore des victimes de la catastrophe.