A destination des PME à forte valeur ajoutée, cette aide vient compléter le dispositif de Prêt garanti par l’Etat (PGE).

Dès le début de la crise sanitaire, le gouvernement avait mis à disposition des entreprises un fonds de solidarité à destination des structures les plus impactées. Un nouveau dispositif, sous forme d’avances remboursables et de prêts à taux bonifiés, vient compléter les aides publiques déjà effectives. Les entreprises «stratégiques» de 50 à 250 salariés constituent la cible privilégiée de cette aide pouvant aller jusqu'à 800.000€, qui a pour but de «soutenir la trésorerie des entreprises ravagées par la crise économique». L'enveloppe globale s’élève à 500M€ gérés par la Direction générale des entreprises (DGE). «L’objectif est de soutenir des entreprises qui présentent de réelles perspectives de redressement», explique le ministère de l’Economie dans un communiqué. Cependant, toutes les PME ne pourront y prétendre. Cette évaluation se fera sur la base de critères bien précis. Pour cela, l’entreprise postulante doit jouer «un rôle significatif» au sein du bassin d’emploi local et se positionner «dans une chaîne de valeur». Enfin, cette dernière doit «posséder un savoir-faire reconnu et à préserver». Car ce serait «une grosse erreur de consacrer trop d’argent» aux entreprises «non viables», déclarait Bruno Le Maire, il y a quelques jours.

Soutenir les entreprises recalées par les banques

La France ne tourne actuellement qu'à 80% de son niveau d'avant la crise, selon les dernières données de l'Insee. «100Mds€ de prêts garantis par l'État (PGE) ont été accordés à 500.000 entreprises et les TPE représentent 90% du total alloué», précisait le mois dernier Nicolas Dufourcq, directeur général de la Banque d'investissement publique (Bpifrance). Or, l’octroi d’un PGE ne se fait pas aussi facilement qu’il n’y paraît et les dossiers sont minutieusement étudiés, plus particulièrement pour les entreprises dont la solvabilité est jugée moins solide. Ce dispositif entend ainsi «soulager les finances des entreprises recalées par les banques», précise Bercy. Les deux premiers arrêtés d’octroi d’aide ont été signés au bénéfice d’entreprises de l’Aisne et une trentaine de dossiers sont à l’étude par les comités départementaux d'examen des problèmes de financement des entreprises (CODEFI). L’Etat, malgré le caractère "sélectif" de ce soutien, n’exclut pas le fait qu’un tel dispositif pourrait lui faire subir «quelques pertes».