Le ministère du travail doit rencontrer les partenaires sociaux dans les prochains jours pour discuter d’un possible allègement des règles sanitaires en entreprise (Les Echos). Une mesure demandée par le Medef et soutenue par l’UPE 06 (union patronale).

Dimanche 14 juin au soir, Emmanuel Macron annonçait «une accélération du déconfinement». En revanche le chef de l’Etat n’a pas évoqué le volet des règles sanitaires en entreprise lors de son allocution, bien que la pandémie ait fortement ralenti l’activité économique française. Cependant, une information toute autre est tombée ce lundi 15 juin au matin, du côté de la rue de Grenelle. «Le ministère du Travail va discuter avec les autorités sanitaires et les partenaires sociaux pour proposer dans les prochains jours un allègement du protocole de déconfinement», peut-on lire dans les colonnes du quotidien Les Echos, d’après «une proche de Muriel Pénicaud». Le 3 mai dernier, le gouvernement publiait un document de 20 pages intitulé «protocole national de déconfinement pour les entreprises pour assurer la santé et la sécurité des salariés», entre geste barrière et distanciation sociale.

Une mesure soutenue par les unions patronales

Le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, avait déjà demandé un assouplissement de ces règles dès le mois de mai. «La situation sanitaire est sous contrôle», arguait-il dans les colonnes du quotidien français le 9 mai dernier, «nous demandons dès lors une révision et un allègement des 60 protocoles sanitaires mis en place dans l'urgence pendant le confinement pour les entreprises». Parmi les mesures qui font débat, la fameuse règle des 4m², imposant un espace de 4m² par salarié. Mesure jugée «très contraignante pour les entreprises» car elle limite le nombre de salariés pouvant être présents physiquement sur le lieu de travail. Mais cette règle devrait être abandonnée dans le nouveau protocole que le gouvernement doit publier dans les jours à venir. « Nous avons eu l’information par le Medef, ça va être acté », assure le président de l’UPE. A cela s'ajoutent les contraintes de nettoyage et de désinfection des locaux et des mobiliers. De son côté, Philippe Renaudi, président de l’UPE 06 et du Medef 06 et président TAMA Travaux Publics dans le civil, soutient fermement un assouplissement de ces mesures : «cela fait maintenant deux semaines que nous avons de très bons résultats sanitaires et nous sommes même en avance sur le calendrier fixé par le gouvernement», affirme-t-il. Il va falloir «être réactifs», insiste le porte-parole des patrons maralpins, et «le délais de décision du gouvernement ne doit pas aller au-delà d’une semaine».

Perte de productivité et surcoûts

De même concernant l’approvisionnement en matériel sanitaire, notamment dans le secteur du BTP. Un surcoût «qui pourrait être évité». Une perte de productivité «estimée à hauteur de 20%», pour les chantiers de grand public. «Je ne dis pas qu’il faut négliger les gestes barrière, bien au contraire, cependant il faudrait adapter les normes sanitaires.» Même constat du côté des restaurateurs. «Avec les règles de distanciation sociale, ces derniers sont contraints de réduire drastiquement leur nombre de couverts.» Or, qui dit moins de clientèle dit moins de personnel… Et un point de rentabilité qui devient dès lors «difficile à atteindre». «Il y a encore pas mal de restaurateurs qui se demandent s’ils vont rouvrir leurs portes ou non», confie Philippe Renaudi. Même cas de figure pour les grandes surfaces et les centres commerciaux. «Les ventes sont fortement impactée», déplore le président de l’union patronale. Des décisions qui «manquent de terrain» selon lui. L’autre sujet épineux : le travail à distance. «Le télétravail reste souhaitable car il permet d'avoir une reprise progressive et de limiter la propagation du virus, mais ce n'est pas la panacée», affirmait alors Bruno Le Maire. Avant de nuancer ses propos : «c'est bien comme solution transitoire […] mais ce n'est pas la solution définitive globale pour tout le monde du travail en France».